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Dream Unending - Tide Turns Eternal

Chronique

Dream Unending Tide Turns Eternal
Né en plein confinement, Dream Unending est un projet américano-canadien réunissant Justin DeTore (Innumerable Forms, Sumerlands, Boston Strangler, ex-Magic Circle...) au chant et à la batterie et Derrick Vella (Tomb Mold, Outer Heaven) à la guitare et à la basse. De cette union est né Tide Turns Eternal, un premier album paru le mois dernier sur le label 20 Buck Spin qui décidément ne manque jamais une occasion d’être dans les bons coups...

Comme souvent dans ce genre de rencontre, les premiers regards curieux et interrogateurs vont se porter sur l’artwork qui va naturellement servir de porte d’entrée à ceux souhaitant pénétrer cet univers qui s’offre à eux. Pour l’occasion, le duo à fait appel aux services de l’artiste américain Matthew Jaffe (Arcanist, Leila Abdul-Rauf...) qui signe ici dans des tons vifs et colorés une illustration à la fois énigmatique et poétique qui d’ailleurs sans trop en dire va tout de même mettre l’auditeur sur la piste de ce que nous réserve la formation nord-américaine. Musiciens méticuleux, Justin DeTore et Derrick Vella ont également sollicité l’expertise d’un trio de techniciens talentueux pour leur assurer une production soignée. Ce sont ainsi Artur Rizk (Power Trip, Enforced, Eternal Champion, Inquisition...), Sean Pearson (Tomb Mold, The Great Sabatini, Kowloon Walled City...) et John Power (Sumerlands, Unto Others, Eternal Champion...) qui signent l’enregistrement, le mixage et le mastering pour un résultat qui va servir au mieux ce que nous a concocté le duo tout au long de ces quarante-cinq minutes.

Relativement éloigné de leurs différents et multiples projets, Dream Unending va aborder des sonorités jusque-là inexplorées par les deux musiciens. C’est ainsi vers un Death / Doom sombre, mélancolique et onirique que vont se tourner Justin DeTore et Derrick Vella sans pour autant se contenter d’aller marcher dans les pas de ces formations qui, en leur temps, ont largement contribué à paver le chemin. En effet, si les influences du duo semblent relativement évidentes tout au long de l’album (de Paradise Lost à Anathema et My Dying Bride en passant par Evoken, Thorns Of The Carrion et autres Asunder), le duo a pris soin néanmoins de se démarquer et d’y apporter une touche un petit peu plus personnelle. Car si à travers cette illustration colorée le groupe donne déjà le sentiment de ne pas céder à la facilité de certains codes inhérents au genre pratiqué, évitant par exemple le piège de ces photos de cimetières et autres statuts de femmes dans des positions évoquant la tristesse ainsi qu’un certain mal-être, Dream Unending va tout de même aller un petit peu plus loin dans sa démarche. C’est pourquoi le duo va chercher à aborder sa musique non pas par le prisme de la mort comme c’est majoritairement le cas chez les groupes de ce genre mais à l’inverse par celui de la vie en la célébrant dans son entièreté sans que cela ait une véritable incidence sur l’atmosphère générale.

Pris à la volée, Tide Turns Eternal donne le sentiment d’un album extrêmement classique avec, il est vrai, ces accords plaqués et pesants et ces riffs funéraires, ce growl profond et trainant et ces ambiances sombres et mortifères. Car après tout, c’est bien d’un album de Death / Doom dont il est question et Dream Unending n’entend pas non plus bouleverser le paysage actuel avec sa relecture du genre. Écouté néanmoins attentivement, Tide Turns Eternal révèle à travers de nombreux petits détails ce qui fait chez le duo la différence et ainsi de ce premier album un projet forcément un petit peu plus interessant que la moyenne. Si le rôle de Justin DeTore n’est pas à occulter dans ce constat (certaines de ses paroles participent évidemment à nourrir ces ambiances : "Like breath on stained glass, our memory never fades. But the soul is a wave and the tide turns eternal"), c’est bien Derrick Vella à la basse (l’introduction de "In Cipher I Weep" aux rondeurs exquises) mais surtout aux guitares (six mais également douze cordes pour un spectre de mélodies plus étendu) qui va insuffler au Death / Doom de Dream Unending ce voile rêveur et atmosphérique dans lequel l’auditeur va prendre énormément de plaisir à se draper tout au long de l’album. De "Entrance" qui comme son nom l’indique va servir d’introduction au Death / Doom vaporeux et onirique du duo aux premières notes profondes de "Adorned In Lies" en passant par "Forgotten Farewell" qui joue ici le rôle d’interlude mélodique avec ces deux guitares, l’une au son ultra clair presque Pop et l’autre plus saturée qui va se charger de mener la barque ou bien encore l’introduction extrêmement réussie de "Tide Turns Eternal", le Canadien régale en explorant ici de nouveaux horizons que jamais il n’avait pu envisager auparavant avec Tomb Mold ou Outer Heaven. D’autant que ce ne sont pas les seuls exemples à retenir puisque viennent également s’ajouter à cette liste tous ces très chouettes solos (toujours très posés, suivants naturellement le rythme de l’album), leads et autres séquences particulièrement mélodiques et atmosphériques dispensés au fil de l’eau ("Adorned In Lies » à 3:30, 4:31 et 5:52, "In Cipher I Weep" à 5:05, les premières mesures de "The Needful" puis à 1:24, 2:35 et 3:59, la partie centrale de "Dream Unending" débutée à 4:17 et sur laquelle l’acteur Richard Poe vu dans Star Trek va alors entamer un long monologue diffus, "Tide Turns Eternal" à 3:51 et 5:14, 6:41 lorsque la chanteuse canadienne McKenna Rae entame les paroles citées un petit peu plus haut ou 8:57 pour un dernier solo majestueux...), ces subtiles touches de claviers que l’on va retrouver sur "In Cipher I Weep" à 2:44 ainsi que toutes ces réminiscences mélodiques à la Evoken, diSEMBOWELMENT, Thergothon et autre Spectral Voice (je pense évidemment à ces nombreuses notes et autres petits accords fugaces et solitaires que Derrick va disséminer en toile de fond tout au long de chacune de ces sept compositions). Bref, derrière ces impondérables du genre ("ces accords plaqués et pesants et ces riffs funéraires, ce growl profond et trainant et ces ambiances sombres et mortifères"), il y a chez Dream Unending un très gros travail de mélodies, de textures et d’atmosphères qui donnent ainsi à ce premier essai, véritable coup de maitre, toute sa saveur et sa particularité.

Disque maitrisé de bout en bout, il ne fait aucun doute que Tide Turns Eternal est l’album de musiciens expérimentés et rompus à ce genre d’exercice. Pourtant, les choses n’étaient pas nécessairement couru d’avance puisqu’entre les kilomètres qui les séparent, les attentes et les égos de chacun qui auraient pu éventuellement poser de gros soucis et enfin la direction à donner à ce projet dont le postulat de départ n’était autre qu’une simple feuille blanche estampillée "Death / Doom", les obstacles étaient nombreux à franchir ou à éviter pour aboutir à un résultat qui tienne la route. Sans trop de surprises étant donné le pédigrée des deux intéressés, le résultat s’avère particulièrement convaincant et va même bien au-delà du simple hommage à ce Death / Doom des années 90 porté par le fameux Peaceville Three. Car c’est là où Dream Unending tire son épingle du jeu, grâce à cette personnalité très marquée, à cette approche mélodique et onirique particulièrement bien sentie, exposée et développée, à cette dynamique et cette parfaite balance entre séquences rêveuses et moments beaucoup plus lourds et/ou agressifs, ces différences de textures et d’atmosphères... Si le genre n’est peut-être pas transcendé, il est ces derniers mois incroyablement bien représenté par de jeunes formations talentueuses et surtout capables de se l’approprier. Avec Worm, Hooded Menace, Charnel Altar, Civerous, Anatomia, Fuoco Fatuo, Rothadás et Mortiferum, Dream Unending vient compléter d’une bien belle manière le peloton de tête des sorties Death / Doom 2021 et plus globalement celui des sorties remarquables. Assurément une franche réussite qui, on l’espère, sera réitérée à l’avenir.

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4 COMMENTAIRE(S)

Morphine citer
Morphine
21/12/2021 21:00
c'est la belle découverte doom de cette fin d'année. Les références à Evoken et Asunder, sont bien vues. J'aime aussi cette curieuse et inhabituelle tonalité aquatique qu'ils ont réussi a obtenir. Pleins d'idées mélodiques originales. Pour un premier album, c'est très emballant.
AxGxB citer
AxGxB
20/12/2021 07:57
note: 8.5/10
Cool Clin d'oeil
Raziel citer
Raziel
19/12/2021 19:22
Ouais !
Après recommandation de Gregory, j'ai été écouter.
C'est chouette, en effet.
Bras Cassé citer
Bras Cassé
13/12/2021 20:29
note: 9/10
Vraiment tres tres bon. J'adore

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Dream Unending
Death / Doom
2021 - 20 Buck Spin Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (1)  9/10
Webzines : (3)  7.94/10

plus d'infos sur
Dream Unending
Dream Unending
Death / Doom - 2019 - Canada / Etats-Unis
  

tracklist
01.   Entrance  (02:22)
02.   Adorned In Lies  (06:34)
03.   In Cipher I Weep  (07:55)
04.   The Needful  (05:25)
05.   Dream Unending  (11:07)
06.   Forgotten Farewell  (01:53)
07.   Tide Turns Eternal  (09:52)

Durée : 45:08

line up
parution
19 Novembre 2021

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