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Anguish - Doomkvädet

Chronique

Anguish Doomkvädet
J’ai toujours conservé une sorte de cordon sanitaire envers les groupes estampillés doom metal qui ont été au cœur de la hype, que ce soit Conan - incapables de pondre un riff potable dans toute leur carrière -, Pallbearer - tellement ridicules sur scène -, Fvnerals, King Woman - parce que Jex Thoth ou The River seront toujours mieux que tout ceci - et, donc, Anguish, qui nous concerne ici. L’on avait déjà un signe avec le fait que ce groupe était à ses débuts dans le roster de Dark Descent Records, a fait un cours passage chez High Roller Records, pour finir chez Sun & Moon Records, qui n’as pas autant de retentissement que les deux autres labels, avec ce quatrième album sorti à la fin de l’été dernier, dans une grande indifférence générale, il faut le reconnaître. Pourquoi cet à priori? Parce que l’on sent bien que l’on a à faire ici avec une formation trop tendance pour être réellement honnête. Et la donne ne changera pas vraiment avec cette quatrième réalisation.

Anguish nous propose ici un doom metal assez hybride, mais qui reste bien dans cette tendance des années deux mille de vouloir mélanger plein de choses dans sa musique, sans que cela soit réellement cohérent. Il y a évidemment ces riffs et ces rythmes lents qui sont inhérents au genre, et qui sont parfois inspirés, je pense notamment à Deranged and Forgotten et I Ett Dunkel Förlorad. Si l’on devait rapprocher les Suédois d’une autre formation, ce serait volontiers de Hooded Menace, mais sans les moments purement death metal des Finlandais, et, dans un lignage plus lointain, celui des tous débuts de Cathedral, mais sans bien évidemment la classe, l'intégrité et toute la poésie noire des Anglais. L’on retrouve donc ici une manière assez peu fine d’aborder les choses, le groupe étant assez bovin dans ses choix, dans sa manière de jouer, aussi bien pour les riffs que pour le jeu du batteur, et dans sa manière de composer. Et quand je dis bovin, c’est pour insister sur le caractère on ne peut plus rustre de la musique, avec notamment un son vraisemblablement gonflé à la HM-2, ça peut avoir son charme il est vrai, mais l’on a l’impression qu’ici c’est fait sans une once de finesse et sert surtout à masquer certains défauts.

Quand je dis défauts, c’est surtout dans le sens où l’on a une production très ample et très pesante, qui sert surtout de cache-misère étant donnée la nullité des riffs qui sont présentés ici. C’est basique et sans saveur, et c’est à peine relevé par quelques effets mélodiques. Cela va aussi de soi pour ce qui est des accélérations du groupe, souvent assez abruptes, comme si le groupe n’avait eu que peu de temps pour finaliser ses compositions, et qu’elles sont plus dans une veine proche de Celtic Frost, mais avec un côté pataud qui fait que l’on a l’impression que cela ne décolle jamais. L’on a de temps à autres des mélodies assez sinistres, mais elles sont bien trop éparses pour vraiment titiller les oreilles et nous sortir d’une quelconque léthargie à l’écoute de ces cinquante minutes, et l’on a surtout l’impression d’écouter une version mal suédée de Hooded Menace. Ce qui est assez amusant, si je puis dire, c’est que lorsque l’on regarde les groupes auxquels est comparé Anguish, l’on tombe sur des groupes tels que Candlemass, Solitude Aeturnus, Crypt Sermon, Procession ou bien encore Funeral Circle. Si vous suivez bien ces pages, vous pourriez vous dire que Anguish est un groupe d’epic doom metal. Et bien je cherche encore depuis plus de six mois comment l’on a pu comparer les Suédois avec ces formations, car, le propos d’Anguish n’a strictement rien à voir avec cela.

Et pour cause, et c’est même ici le plus gros défaut de cette formation et donc de cet album en particulier: J. Dee ne chante pas sur cet album, il grogne comme un ours mal léché que l’on aurait réveiller pendant son hibernation pour lui demander comment il fait pour se retenir d’aller pisser. Il n’y a donc aucunement du chant clair ici, à part sur le final Deranged and Forgotten et sur Our Funeral, et encore c’est chanté faux. C’est même ultra gênant sur Our Funeral, quand il cherche à avoir un chant plaintif. J.Dee se contente de beugler sur tout cet album comme s’il avait enregistré un album de death metal old-school, - il a bien entendu eu son projet de death metal old-school pendant le revival de ce genre -, dans un registre que l’on pourrait qualifier de Lars Goran Petrov du très pauvre. Autant dire qu’il donne un côté encore plus brutale à l’ensemble, qui nous éloigne complètement des références sus-citées et qui ne donne en rien un côté cosmique ou inquiétant à leur musique, comme aime à nous le rappeler la fiche promotionnelle du label. On le retrouve parfois par le biais de quelques mélodies un peu dissonantes, qui donnent un côté un peu plus horrifiques à l’ensemble, mais l’on a plus l’impression qu’elles sont présentes ici pour bien remplir un cahier des charges que tout autre chose.

Au final, cela nous donne un album insipide et inintéressant à souhait, sans doute potable pour les aficionados de death metal estampillé Dark Descent Records, c’est à dire sans âme ou presque, et plus prompt à plagier des références établies qu’à être pertinent et original. Anguish, c’est le genre de groupe de doom metal prémâché qui peut impressionner toute personne qui n’écoute pas habituellement du doom metal, mais dont la forfaiture et l’imposture ne pourront impressionner des oreilles aguerries, une fois passé l’écran de fumée d’une production massive et d’une pochette alléchante, les seuls registres où le groupe est capable de faire des bons choix. Il n’est pas donné à tout le monde de faire des bons titres de doom metal, et encore moins des albums marquants dans ce genre, surtout lorsque l’on est étranger au style et que l’on prend le wagon de la hype en marche. Autant vous dire qu’il y a nettement mieux que ce quatrième album des Suédois, et même, au-delà, que leur discographie complète, d’autres formations méritent bien plus d’attention et même de reconnaissance.

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Anguish
Doom Death Metal
2021 - Sun & Moon Records
notes
Chroniqueur : 1/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Anguish
Anguish
Doom Death Metal - 2007 - Suède
  

tracklist
01.   Herein I Burn  (07:54)
02.   Consumed by the Necro Doom  (07:13)
03.   Deranged and Forgotten  (09:01)
04.   I Ett Dunkel Förlorad  (07:47)
05.   Blood Veil  (07:06)
06.   Our Funeral  (10:18)

Durée : 49:19

line up
parution
30 Août 2021

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