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Paradise Lost - Draconian Times

Chronique

Paradise Lost Draconian Times
Forts d’une carrière déjà bien remplie, c’est en 1995 que les britanniques de Paradise Lost vont sortir ce qui reste à ce jour l’album référence de leur discographie, et ce, pour plusieurs raisons. D’une part parce que, plébiscités par les médias spécialisés, « Draconian Times » sera un gros succès commercial. D’autre part, parce que lassés d’évoluer dans le même registre musical depuis trop longtemps, et peut-être aussi soucieux ne pas capitaliser sur ce succès, les britanniques vont choisir d’opérer un revirement stylistique surprenant sur leur album suivant, « One second », qui se traduira par une mise au clou (temporaire) des grosses guitares et par une orientation vers un son plus électronique et moderne.

Pour ma part, c’est avec « Draconian Times » que j’ai découvert Paradise Lost, ayant acheté celui-ci les yeux fermés après lecture de plusieurs bonnes chroniques le concernant. Et ce serait vous mentir que de dire que j’ai tout de suite été séduit par cet album. Etant à l’époque plutôt amateur de Thrash-Metal (les-dites chroniques citant d’ailleurs Metallica et Megadeth en référence – ce qui est plutôt drôle avec le recul), donc de rythmes enlevés, j’ai été tout d’abord décontenancé par la « lenteur » globale des morceaux. C’est donc petit-à-petit, écoutes après écoutes, que j’ai réussit à assimiler cet album et à en découvrir toutes les richesses. Mais le constat est là : cette album a changé ma vision de metalleux et m’a ouvert à d’autres styles. Ce disque m’a ainsi permis de réaliser que l’adjonction de claviers dans le metal était tout à fait faisable, sans que cela sonne trop gentillet (comprendre « commercial ») ni trop kitsch (ma première expérience dans le genre étant Europe, vous devinez à quoi je veux en venir). Il suffit d’écouter la petite mélodie répétée de « Hallowed land » ou la superbe intro de « Enchantment », le morceau d’ouverture, pour s’en convaincre.

Ce préambule est d’ailleurs tout-à-fait annonciateur de la teneur générale de l’album : mélancolique, sombre, mélodique, puissant, dynamique, voici les impressions qui se dégagent d’amblée. Et dans l’élaboration de cette palette de sensations, ce sont majoritairement les guitares de Aaron Aedy et Gregor Mackintosh qui jouent le rôle principal. Le premier, il est vrai moins mis en avant que son comparse, s’emploie sur des rythmiques massives ou des arpèges cristallins (celui de « Forever failure » est un bon exemple) destinés à accompagner du mieux qu’il soit les nombreux solos et lignes mélodiques de Gregor Mackintosh. D’ailleurs, la qualité des morceaux, on la doit majoritairement au travail de cet homme. En effet, si ses compétences techniques sont indéniables, celui-ci sait privilégier l’efficacité plutôt que la démonstration : il ne joue jamais une note de trop et chacune des ses parties de guitare est pensée pour servir le morceau, soit en nous gratifiant de solos magnifiques (ceux de « Forever Failure » ou celui de l’intro de « Yearn for a change » notamment) ou en composant des lignes mélodiques destinées à amener et appuyer le refrain (« Shadowkings », « Shades of God »).

Mais il n’est pas le seul à apporter sa pierre à l’édifice : deux autres acteurs jouent un rôle crucial dans la réussite de cet album. Il y a tout d’abord Nick Holmes, qui nous offre ici une prestation vocale bien plus concluante que sur les précédents disques du groupe. Car même s’il retombe parfois dans certains de ses travers (le chant parfois un peu pataud), il s’avère tout aussi à l’aise dans les vocaux « hargneux » (son timbre de voix n’est pas sans rappeler celui de James Hetfield) que dans le chant clair qui ne sombre jamais dans le caricatural (ce qui n’est pas le cas de tous les chanteurs de Gothic Metal). De plus, Nick Holmes a su dénicher des refrains qui s’inscrivent automatiquement dans notre mémoire comme la phrase « all I need is a simple reminder » sur « Enchantment » qui revient comme un leitmotiv jusqu’au dénouement final ou le « Hearts beating … for the last time » sur « The last time ».
Quant à l’autre acteur majeur, il s’agit de Simon Efemey, producteur de ce disque : chaque instrument trouve sa place, ce dernier ayant su parfaitement restituer, et la puissance des murs de guitares, et la limpidité des arpèges et solos tout en permettant à la basse « ronronnante » de Steve Edmondson de s’exprimer et en octroyant un son très aérien à la batterie de Lee Morris.

Enfin, ce qui rend également l’écoute de ce disque très agréable, c’est que le groupe a su trouver un juste équilibre entre compositions longues et fouillées et morceaux beaucoup plus rythmés et rentre-dedans (je pense à « The last time », « Once solemn » et à l’excellent « Yearn for a change ») ce qui apporte une touche de variété bienvenue.

Vous l’aurez donc compris, Paradise Lost a accouché d’un véritable classique avec « Draconian Times » en montrant un impressionnante maturité dans la composition, les refrains imparables côtoyant des parties de guitares de toute beauté (d’ailleurs, quand on voit un tel niveau de composition, ça donnerait presque envie aux gratteux du dimanche comme moi de bouffer leur collection de Guitar Part, CDs samplers inclus). En revanche, du fait l’atmosphère globale bien particulière qui règne sur ce disque, « Draconian times » s’apprécie comme un tout, ce qui nécessitera peut-être plusieurs écoutes pour les auditeurs peu habitués à ce style de musique. Mais cet album mérite grandement qu’on en fasse le tour.

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13 COMMENTAIRE(S)

Caïn Marchenoir citer
Caïn Marchenoir
12/06/2020 21:54
note: 10/10
Comme dit ailleurs, ce disque a été un tournant dans mon existence et je l'apprécie toujours autant un quart de siècle après sa sortie. C'est un vrai régal et un vrai délice des premiers accords de piano d'Enchantment jusqu'au final de Jaded, avec des moments forts comme Hallowed Land ou Forever Failures, ou bien encore Once Solemn, mais je vais m'arrêter là, car je risque de citer tout le disque. En plus l'artwork est somptueux, notamment la version en box avec un très beau papier que je trouve toujours aussi beau et noble. Il n'y a rien à ajouter, cela reste un de mes albums de chevets, avant d'autres du groupes.
heylel citer
heylel
27/08/2015 15:35
note: 10/10
la classe ! de plus cet album est indémodable !
chaussure citer
chaussure
27/02/2012 02:00
note: 9/10
je plussoie.
j'ai juste un peu tiqué à sa sortie qu'ils aient mis en clip le titre "draconian time", alors que c'est le moins de l'album. mais le reste de l'album est vraiment excellent.

ça m'a donné envie de me les ressortir.
au dernier recensement, "icon" était mon préféré.

AxGxB citer
AxGxB
23/02/2012 08:04
note: 9/10
Enfin régularisé après des années... Probablement le meilleur album de Paradise Lost pour moi. Et aussi le dernier. La suite ne m'ayant que trop peu motivé. Un album exceptionnel pour son ambiance, ses compositions et je leu des musiciens.
Fred.Thoughts citer
Fred.Thoughts
17/10/2006 21:18
note: 9.5/10
La classe ultime cet album. Profond, puissant, juste beau en fait. Ca fait 10 ans que je l'écoute, et ça c'est rare. On en parle plus rarement mais mention spéciale aux paroles. N. Holmes ne réatteindra jamais ce niveau dans les albums à venir.
La classe...
Machine citer
Machine
07/10/2005 12:14
Super chronique, moi aussi j'ai été subjugué par cet album, je ne connais aps le précédent mais pour moi il reste une référence. Ensuite j'ai complétement décroché de Paradise Lost parce que les autres albums n'étaient pas aussi bon. Comme quoi j'ai parfois l'impression que sortir un album qui frise la perfection, c'est double tranchant : soit tu continues sur ta lancée soit tu fais autre chose qui plairait pas forcément aux fans.
Evil_Nick citer
Evil_Nick
07/10/2005 11:36
note: 9/10
dawatch a écrit : vous n'avez pas l'air d'aprecier le (tres) grand icon, qui en terme de solo et de melodies melancoliques surpasse le grand draconian times.
certes host et one second sont bons mais je leur preferais leur coté melancometallique de jadis....
les gouts et les couleurs...


En fait, j'aime bien la musique sur "Icon" mais, un peu comme Chris, c'est le chant de N. Holmes qui gène : je trouve ça mou, moins puissant que sur "Draconian Times". Mais comme tu dis, c'est une question de goût Sourire
dawatch citer
dawatch
07/10/2005 10:53
vous n'avez pas l'air d'aprecier le (tres) grand icon, qui en terme de solo et de melodies melancoliques surpasse le grand draconian times.
certes host et one second sont bons mais je leur preferais leur coté melancometallique de jadis....
les gouts et les couleurs...
Evil_Nick citer
Evil_Nick
06/10/2005 21:52
note: 9/10
Chris a écrit : il l'a fait! il a chroniqué la masterpiece "Draconian Times"!
pr bcp c le tt meilleur PL, perso je préfere qd meme ce qu'ils ont fait ensuite (contrairement à bcp qui regrettent leur évolution mais bon


j'espère que tu regrettes pas de me l'avoir laissé cette chro Moqueur
sinon, comme je l'avais déjà dit, je n'arrive pas à départager "Draconian Times" et "One Second", je les aime autant l'un que l'autre.

Sinon, quand vous parlez du coffret noir, c'est l'édition limitée qui contient les faces B et les versions différentes des singles ? Parce que j'ai aussi l'intention de faire la chro du single "the last time" donc j'en parlerai en partie.
Chri$ citer
Chri$
06/10/2005 20:51
note: 8.5/10
il l'a fait! il a chroniqué la masterpiece "Draconian Times"!
pr bcp c le tt meilleur PL, perso je préfere qd meme ce qu'ils ont fait ensuite (contrairement à bcp qui regrettent leur évolution mais bon...), du coup je ne met que 8,5, comparativement à "Host" et "One Second" auxquels j'ai mis 9...

musicalement c le summum de leur époque "métallique", chaque solo, chaque mélodie est ciselé à la perfection...le truc qui me gêne c le chant de Nick Holmes, le côté "grognard" fait bcp perdre au groupe en terme d'émotions... et effectivement ça se rapproche bcp du Metallica du Black album, en plus mélodique et bien plus inspiré!

niktareum si tu revends ton coffret noir je suis peut-être preneur.. Moqueur
Christliar citer
Christliar
06/10/2005 19:30
Rah, il me le faut !!! A chaque fois que je l'ai trouvé d'occase, je me suis rétracté et quand j'étais décidé a le prendre, l'étais plus là... Va vraiment falloir que je me penche sérieusement sur ce groupe.
dawatch citer
dawatch
06/10/2005 19:02
grosse tuerie que ce draconian times, dans la suite logique du parfait icon (qui reste ma reference pour paradise lost). un coté plus heavy, delaissant leur coté "doom" d'album en album, cet album (malgré un certains succes) n'a quand meme pas detroné un black album de l'epoque, alors qu'il est largement plus varié et inventif. le succes les a ratrappé depuis...9/10 pour moi
Niktareum citer
Niktareum
06/10/2005 16:03
note: 6.5/10
c'est le seul PL ke j'ai, acheté par hasard a sa sortie (avec le beau coffret noir) au début ça m'a pas trop botté et puis je m'y suis fait mais tout ce qui vient apres dans leur disco j'aime pas.

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Paradise Lost
Death / Doom Gothique
1995 - Music For Nations
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (38)  8.99/10
Webzines : (19)  8.52/10

plus d'infos sur
Paradise Lost
Paradise Lost
Doom Death Metal / Gothic Metal - 1988 - Royaume-Uni
  

tracklist
01.   Enchantment  (06:04)
02.   Hallowed Land  (05:03)
03.   The Last Time  (03:27)
04.   Forever Failure  (04:18)
05.   Once Solemn  (03:04)
06.   Shadowkings  (04:42)
07.   Elusive Cure  (03:21)
08.   Yearn For Change  (04:19)
09.   Shades Of God  (03:55)
10.   Hands Of Reason  (03:58)
11.   I See Your Face  (03:17)
12.   Jaded  (03:27)

Durée : 48:55

line up
parution
12 Juin 1995

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