L’année dernière, j’avais eu le plaisir de découvrir les Suisses de
BURIED SOULS via l’EP
« Zone 63 » qui s’était avéré être un solide condensé de
death metal, de
hardcore et de
sludge. Sans surprise, la formation poursuit sur cette voie au travers des cinq nouvelles compositions de «
Black Water », bien que le niveau de violence affiché me paraisse nettement supérieur. Les éléments restent les mêmes mais leur force me semble sérieusement décuplée.
L’introduction lancinante « Into the Depths » s’avère trompeuse et je ne suis pas vraiment prêt à encaisser la claque magistrale infligée par « Black Water ». Ce titre est pourtant très binaire : des moments ultra
speed frôlant le
blackened hardcore et de gros ralentissements où les dimensions
death et purement
core expriment leur plein potentiel. Pas bien compliqué me direz-vous mais quand la gifle est puissante, le cerveau part se fracasser sur la boîte crânienne et l’on reste un peu groggy. Cette ambivalence, véritable fil directeur de l’EP, les musiciens vont nous la servir à tous les repas sans que l’auditeur n’en soit jamais rassasié. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est bon !
Si je persiste à dire qu’il y a un peu de
NOSTROMO (« Freak Out ») dans
BURIED SOULS, j’y entends également la méchanceté naturelle de
NASTY ainsi que de toute cette frange de la scène
hardcore qui aime à flirter avec le gros
metal radical. Afin de maximiser l’impact, le groupe privilégie les morceaux courts (à deux minutes quarante-sept, il est à son effort maximum) : pas de solos, d’arpèges, de ponts instrumentaux ou de zones neutres permettant de souffler mais uniquement des parpaings, des bourre-pif, des mandales, des trucs qui te blastent bien la gueule sans te demander ton avis. Que celui qui n’aime pas ça me jette la première pierre. S’il faut rendre grâce aux instrumentistes, et notamment à la furie du batteur, ce disque est aussi une réussite de par la qualité du chant, à la fois versatile mais systématiquement extrême : son énergie décuple l’intensité générale, pour un résultat aussi étouffant que délectable.
Je suis bien content que la formation ait pensé à soumettre à
Thrashocore sa nouvelle livraison mais maintenant, après deux EP successifs aussi percutants, j’ai besoin de plus, j’ai envie de plus, aussi resterai-je très attentif à la sortie d’un troisième LP qui, au regard de ce que j’ai pu entendre au cours de ces onze petites minutes, risque de casser quelques mâchoires. A voir si ma mutuelle prendra en charge la pose des broches.
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