Frrt - Cowboys From Bled
Chronique
Frrt Cowboys From Bled (Démo)
Rencontrer un groupe honnête dans cette époque où la plupart se targuent d'avoir un style "original", de "refuser les étiquettes", bref d'avoir "une place unique" dans ce monde encombré de la musique, c'est devenu rare. Aussi quand un groupe annonce de front : "Ladies and Gentleman, we are playing without lyrics" (pour ceux qui avaient pris Allemand 1ère langue au collège – remarque personnelle : hahaha !! - ça veut dire globalement : " Les dames et le monsieur, nous jouons sans lyrique", source : tranlaste.google.com) moi ça me chatouille la curiosité, et ça éveille une certaine bienveillance, qu'on pourrait hâtivement qualifier de coupable. Mais bon, j’essaie de ne pas être influencé par mes aprioris, à part sur les juifs, parce qu’ils sont tous banquiers avec le nez crochu, et sur les arabes, vu qu’ils volent tous des mobylettes en jogging. Y’a aussi les gars qui ont des mocassins bateaux mais là je dérive.
L'avantage pour le chroniqueur moyen c'est que ça lui évite de se coltiner des paroles souvent écrites dans un anglais assez approximatif, ou dans un français assez exécrable. Rien que pour ça, ils ont droit à des points supplémentaires, Frrt (prononcez Frrt, ou frottez votre main sur le jean, ça fait la même chose.) En dépit de (ou grâce à ?) l'absence de paroles, le chanteur alterne les growls graves et quelques cris plus aigus presque porcins. La musique en elle-même ? Le groupe se revendique de Soilent green. C’est bien parce que je ne connais pas, donc je ne peux même pas dire si le groupe fait de la repompe (comme beaucoup d'animatrices télé, qui font de la repompe sur les directeurs des programmes, mais elles, c'est pour avoir du boulot.). En fait, ça m’a fait penser un peu à du Es la Guerilla par moments, avec le son "tractopelle qui ramasse la poussière", l’ambiance délétère et cradingue, lourde. On sent les marécages de la Nouvelle Orléans (avant le passage de tous les ouragans) et… ha non excusez moi, c’est que je viens de lever les bras un peu trop haut, c’est pour ça que ça sent le marais faisandé.
De l'imagerie empruntée au Jack Daniel's, en passant par la fleur de lys orléanaise (et les enluminures attenantes) à la musique tout est influencé par le bayou. Au moins ils revendiquent et ne s'en cachent pas ; ça va même jusqu'au titre : "Cowboy from bled" (pour les 2 mongoliens du fond et les trois trichromosomiques près de la porte, c'est une parodie du célèbre Cowboy from hell de Pantera, et non pas un hommage à Vacher du Bled, le célèbre 45 tours d'Enrico Macias. Quoique…) Faisant peser une ambiance gluante, et explosant furieusement par moments, vraiment le terme de sludge va bien à cette musique. On a l'impression de s'y enfoncer comme de la boue, avec ces guitares brutes de décoffrage, mais lourdes, des cris animaux, tout ce qui fait le charme de la brutalité du Sud des Etats-Unis. Ou de l'est de Paris.
En fait de chansons, on a plus l'impression d'entendre des instrumentaux avec des grognements porcins dessus. En plus le son est vraiment bon, très équilibré, avec des grosses basses. Le seul reproche que je ferais à ce niveau c'est que la batterie manque un peu de jus notamment sur la caisse claire. Peut-être un chouia plus de compression. Et sur tous ces instrumentaux, on passe d'un sludge, à du stoner, du grind, deux pointes de hardcore, un soupçon de power-métal, sans que ça fasse patchwork imbécile (un peu comme quand on mélange de la mayonnaise et de la cassonade), mais au contraire, cela donne des morceaux dynamiques et puissants, sans paraître longs ou chiants, ce qui est le défaut du genre a priori (et j'en ai subi les conséquences en me faisant chier comme un rat port à un concert d'Es la guerilla, donc je sais ce que ça peut faire.)
Bref, un EP ma foi de fort belle facture, comme dirait mon cher ami Pierre Fulla, parfait pour mettre l'ambiance dans les soirées de l'ambassade de France à Baton Rouge (qui est aussi – coïncidence amusante, le surnom de mon ami Roberto Malone, qui est remercié dans ce disque pour sa participation par des samples dans la chanson subtilement intitulée "Les dents de la Merde."…), ou quand on reçoit un chasseur d'alligators à dîner. Ou quand on se bourre la gueule tout seul au 'sky pur. A écouter donc. Et vite, en plus.
| $am 21 Novembre 2005 - 1648 lectures |
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