Electric Wizard - Witchcult Today
Chronique
Electric Wizard Witchcult Today
Cela fait presque 15 ans qu'Electric Wizard existe, 15 ans que le sorcier éléctrique crache sa fumée à la face du monde, 15 ans de fidélité à Rise Above, 15 ans de services avec la même authenticité. A travers 5 albums, le groupe aura celebré le culte du meurtre et de la drogue, des séries B d'horreur et autres films du même genre des années 70, des Anciens et des légendes lovecraftiennes douteuses. Le quatuor de Dorset n'a donc plus grand chose à prouver, sa renommée est faite mais ce n'est pas pour autant un pretexte à se prendre pour des stars ou tout autre comportement égocentrique. C'est même le contraire qui se produit avec ce millésime 2007 des sorciers du doom.
3 ans après la pavasse monolithique intitulée We Live, Electric Wizard continue son bonhomme de chemin, complétement stoned mais terriblement efficace. Ce Witchcult Today ne s'inscrit pas spécialement dans la continuité de son prédecesseur car le son de cloche est bien différent cette fois. Difficile de croire que le sixième album du combo anglais a été enregistré cette année tellement le décalage par rapport à ce qui se fait aujourd'hui est grand. On se croirait replongé plus de trente ans en arrière avec un son toujours aussi massif, mais avec un côté cradingue et malsain dont le trait a été fonciérement grossit. Le matériel utilisé date justement des seventies puisque l'enregistrement a eu lieu au Toerag Studios.
Cette galette paraît donc complétement intemporelle du fait de la production et de ce grain si « retro-vintage ». Mais « vintage » ne rime pas avec un ringard, loin de là (et heureusement d'ailleurs). Bien que la haine si viscérale et bilieuse de Dopethrone soit de l'histoire ancienne et poussiéreuse, le groupe dégage toujours cette aura mystique et occulte grâce à des compositions empreintants des chemins beaucoup moins tortueux. Witchcult Today n'est pas un album difficile à assimiler, les titres sont diablement efficaces et l'addiction est immédiate. L'ambiance n'en pâtit pas pour autant, toujours aussi profondes et enfumées qu'auparavant. Les gros riffs malsains façon « charge de rhinocéros » dans les dents ne sont pas ecartés, difficile de resister à « Torquemada '71 », véritable écho des tourments de l'Inquisition. L'ombre de Lovecraft plane sur « Dunwich », coeurs plaintifs, fin maladive et malsaine pour un titre aussi peu avenant que devait l'être Charles Dexter Ward.
Dans l'ensemble cet album se rapproche légerement de Dopethrone pour le son brumeux et innommable mais aussi de l'album éponyme puisque les riffs tintés de stoner deviennent plus simplistes et plus hypnotiques. L'effet est inévitable, chaque titres est marquant tout comme ces bons vieux riffs grondants et toujours ce chant plaintif inauguré depuis We Live. La drogue a toujours une place prépondérante, en témoigne les aventures de Drugula, le vampire qui a mordu une fille défoncée au LSD. Le groove est malsain, intemporel et toujours brumeux, les notes attaquant directement le système nerveux comme un gros nuage narcotique dans les narines. Et que dire de la mortuaire et presque bluesy « The Chosen Few », s'achévant avec quelques notes d'orgue sur un riff monstrueusement efficace.
Difficile, également de conclure cette chronique sans parler de la paire mystique concluant l'album. « Black Magic Rituals & Perversions » ou comment créer une ambiance monumentale grâce à des riffs qui le sont tout autant. Place à un mélange de psycho-satanisme occulte digne d'un film d'horreur des seventies, une véritable marche funéraire, rituelle et psychédélique, tantôt violente, tantôt triste. On est effrayé et deconcerté mais l'intrigue est toujours là. Que va-t-il se passer ? Les Anciens vont-ils m'emmener ? Ces interrogations trouvent leurs réponses dans « Saturnine » qui prouvent que ces derniers fument jusqu'à ne plus rien sentir puisque ce dernier titre vous trainera dans un voyage pourris à la drogue à travers l'espace et le temps. Un voyage dont seul les quatres sorciers anglais ont le secret.
Witchcult Today est le témoin d'une démarche 100% authentique car Electric Wizard reste fidèle à lui-même, underground, occulte et d'inspiration narcotique. Toutefois, l'intensité d'un Dopethrone n'est pas atteinte mais on est pris aux tripes devant une musique si addictive et complétement hors du temps. Une chose est claire, Electric Wizard ne s'agenouillera jamais pour vous plaire. Il se prosterna plutôt devant l'autel noire du riff, celle qui légalise le meurtre et la drogue.
| Scum 10 Novembre 2007 - 5106 lectures |
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5 COMMENTAIRE(S)
citer | Ikea 07/10/2010 14:13 | note: 8/10 | Let Us Prey est prévu (même chose pour "Come My Fanatics") mais je ne sais pas quand ce sera fait... Et il y a "Black Masses" dont je dois m'occuper avant |
citer | A quand "Let us Prey"? |
citer | Ikea 07/10/2010 13:55 | note: 8/10 | On oublie le message d'il y a deux ans où je me disais déçu. Ce disque bute, il m'a fallu faire le "deuil" de l'ancien EW (j'avais sauté la case "We Live"), car Witchcult Today est bien différent. |
citer | Yz 15/11/2007 20:46 | note: 8/10 | Faut absolument que je l'écoute celui là. |
citer | Scum 10/11/2007 16:23 | note: 8.5/10 | Direction MySpace pour écouter "The Chose Few" |
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5 COMMENTAIRE(S)
07/10/2010 14:13
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