Ah il était attendu celui là ! Du Misery Index, ça ne se refuse pas, surtout que le groupe est en pleine montée en puissance depuis sa signature chez Relapse avec
« Discordia » leur précédent album. Alors que nous vaut la cuvée 08 ? Va-t-il falloir se couvrir le visage de honte, à l'image de la victime de la pochette face à ses bourreaux, déçu que notre groupe favori nous ai trahi pour les douces sirènes du deathcore fini à la pisse ? Ou bien pourra garder ce sourire narquois aux lèvres que nous avait mis
« Discordia » en assurant que Misery Index est l'un des meilleurs combos brutaux du moment ? La réponse, car je vois que vous trépignez d'impatience, est sans conteste dans la seconde option : cet album tue, purement et simplement.
Pourquoi ? Parce que j'ai déjà à ma gauche un batteur poulpe, incarné par Adam Jarvis, qui assure une base rythmique irréprochable, et qui surtout sait donner de sa personne pour faire autre chose que simplement battre la mesure. Ce mec est le digne héritier de Kevin Talley, dans le sens qu'il apporte tout comme ce dernier à l'époque bénie du Fetus, une inventivité dans les parties de batterie qui permet d'accrocher l'auditeur à chaque instant. Il est rare qu'il se répète d'une mesure à l'autre, et cela donne un tel plaisir de ne jamais savoir à l'avance ou va aller la batterie, qu'il en instaure presque un standard pour moi : difficile d'écouter ensuite un groupe « extrême » ou ça ne fait que blaster sans varier d'une mesure à l'autre ! Le meilleur exemple en serait « Traitors », le titre éponyme : passé le démarrage du titre, il accompagne le riff principal du couplet de 3 manières différentes avant d'atteindre le couplet, passant sur les blasts dès la troisième mesure : simplement jouissif, et cela procure une montée en puissance à un titre qui ne dure au final que 2mn23 et aurait pu être un peu limite en terme d'intérêt sans cela : mais il en devient l'un des titres phares de l'album !
Pourquoi ? Parce que j'ai à ma droite un vocaliste loin d'être con, dont les paroles traitant des dysfonctionnements de l'économie américaine et de notre société de consommation (clichesque certes, mais particulièrement bien amené, lisez les paroles), et dont les hurlements se bonifient d'album en album : parfaitement intelligibles, ce n'est pas du growl même si Netherton a un timbre plus grave qu'avant (et c'est appréciable). Et que dire de Kloeppel aux backs vocals qui va de pair avec Netherton et sonne encore plus agressif.
Pourquoi ? Parce qu'à la composition j'ai des gars qui savent composer des brûlots de death / grind / core comme personne : accrocheur, mélodique, suprêmement bourrin… et tout cela sonne simplement de façon superbe. Prenez le trio de tête (je ne prends pas en compte « We Did Not Come In Peace », malgré son excellent riff à 0min32) et admirez : « Theocracy », ou le meilleur titre de démarrage d'album jamais composé par MI, qui démarre sur les chapeaux de roues et comporte un break tout en blast d'une intensité palpable, avant de partir sur une partie mélo désespérée à 2mn52 ; « Partisans of Grief », tout en lourdeur et en headbang frénétique ; et bien sur le titre éponyme, futur boucherie dans n'importe quelle fosse du monde. J'ai aussi pris un pied d'enfer avec « Occupation » (dans les meilleurs titres de l'album avec « Theocracy » et « Traitors ») et son refrain moitié blasté moitié « moshée » ; et le classique « Ruling Class Canceled », issue du précédent EP, et qui te retourne la tronche en 2 minutes montre en main.
Mais alors…
Pourquoi ? Pourquoi un 8,5
(« Discordia » a eu 9) ? Tout simplement parce que l'effet de découverte de
« Discordia », qui tranchait vraiment avec
« Retaliate » (au passage les nostalgiques de ce dernier pourront se satisfaire avec « The Arbitrer », qu'on croirait une chute de studio de celui-ci), a disparu. J'adore, j'écoute en boucle cet album, mais je l'écouterais sûrement moins que
« Discordia », qui m'a fait devenir fan absolu de MI. Et puis… c'est moins bourrin.
« Discordia » ne lâchait pas la pression , ou très peu, là ou ce « Traitors » est plus construit, mieux amené aussi, mais de ce fait propose trop de titres volontairement « lents », auxquels j'avoue accrocher un peu moins, malgré leur qualité certaine. L'enchainement « Thrown Into The Sun » / « Black Sites » n'aurait pas pu mieux finir l'album c'est sur ; mais j'y préfère la boucherie frénétique d'un « Pandemican », si vous voyez ce que je veux dire…
Dernier point, mais positif celui-ci, jamais MI n'a été aussi bien produit : c'est absolument parfait à mon sens, et je mise beaucoup sur le prochain album pour l'égaler voire mieux.
Achetez « Traitors », buvez « Traitors », vivez « Traitors » : une des meilleurs sorties de l'année dans le genre. Et surtout, prenez vous la disco de Misery Index, qui a plus que fait ses preuves et devient un acteur incontournable du genre pour tout amateur de blasts et de death / grind / core (pour éviter de parler de « deathcore » maintenant que le terme a été Sali par certains groupes….)
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