Dragged Into Sunlight - Hatred For Mankind
Chronique
Dragged Into Sunlight Hatred For Mankind
La présentation de Dragged Into Sunlight sera plutôt succincte étant donné qu'ils n'existent que très peu d'informations autour de ces énigmatiques Anglais. Formé en 2006 à Liverpool par cinq membres cagoulés et différenciés par une lettre de l'alphabet, Dragged Into Sunlight sortira quelques démos avant d'exposer son premier album Hatred For Mankind en 2009 via Mordgrimm Records (le label qui lança Anaal Nathrakh). Des débuts qui auront eus le privilège de marquer la présence de Justin Bartlett (Gorgoroth, Sunn O))), Aura Noir) et le controversé Mike Diana (un coup d'œil dans Google) pour l'artwork mais aussi celles de Tom Dring et Billy Anderson (Neurosis, Eyehategod, High On Fire) pour la production. Les nombreux retours élogieux de cette galette et de leurs concerts quelque peu avant-gardistes (le groupe joue dos au public dans une salle quasi-noire), atteindront les oreilles du Prosthetic Records qui les signeront fin 2009. En attendant leur deuxième opus, le label ressortira alors Hatred For Mankind en ce mois de janvier 2011.
Autant vous l'annoncer de suite, comme son nom l'indique, Hatred For Mankind n'est pas à mettre dans toutes les oreilles. Car ici, ce sont des titres longs (d'une moyenne d'un peu moins de 10 minutes), mélangeant habilement sludge, death, black, doom ou grind dans une atmosphère « dérangée » et suffocante au possible. Un « melting pot extrême » qui n'est pas sans rappeler celui des Américains de Withered. Certes, mais un Withered qui serait tombé dans une folie incommensurable ! Il suffit d'écouter les hurlements inhumains d'aliénés (modulations à outrance et gémissements indescriptibles) à la V.I.T.R.I.O.L (Anaal Nathrakh). Le son pachydermique sans nuance (les potards de basse mis au maximum) et d'une puissance de feu hallucinante, n'aidera d'ailleurs pas vraiment l'accès à la musique des Anglais. Les premières écoutes laisseront ainsi penser à un gros bloc monolithique sans contraste et à la digestion bien douloureuse… Cela faisait longtemps que je n'avais pas écouté une musique aussi brutale (« To Hieron » ne vous laissera pas indemne) ! Mais une fois que vos oreilles commenceront à être immunisées par ce condensé d'ultra violence, vous vous réécouterez ce Hatred For Mankind avec un plaisir masochiste. Viendra même ensuite la sensation d'un certain raffinement.
L'épaisse fumée noire se dissipera ainsi peu à peu et vous remarquerez des compositions plutôt riches et bigarrées, mêlant riffs inspirés par le death de Stockholm (« Boiled Angel »), passages sludge (« Lashed To The Grinder And Stoned To Death »), grind chaotique (le batteur doit être sous substances), le black scandinave (« Buried With Leeches », « To Hieron », « I, Aurora ») voire le drone (« Totem Of Skulls »). L'aspect black metal se retrouvera en plus de cela dans l'imagerie de la bande, mais aussi dans l'ambiance glauque dégagée, le groupe n'hésitant pas à (trop ?) matraquer ses titres de samples en tout genre (certains auront reconnu le fameux interview de Charles Manson). Personnellement j'approuve. Reste qu'avec même un bon nombre d'écoutes, difficile de tenir les 50 minutes de ce Hatred For Mankind. Quelques passages bourrins ou doomy étant parfois peu appropriés (là ou Withered arrive à rendre sa musique plus fluide) ou trop poussifs. Comme si Dragged Into Sunlight n'arrivait pas à totalement canaliser son énergie et ses idées. Je n'imagine pas la suite, lorsque le groupe aura affûté son style (unique) et l'atmosphère de sa musique (qui gagnerait en noirceur).
Les Anaal Nathrakh du sludge/doom ? La comparaison me semble juste. Les misanthropes de Dragged Into Sunlight offrent en effet un metal extrême nihiliste bien peu facile d'accès. 50 minutes pour un voyage en enfer des plus éprouvants mais tant prenant… Pour auditeurs avertis. Un album qui prouve que l'on peut faire une musique extraordinairement brutale sans tomber dans la surenchère de technique et de vélocité. Je n'ose imaginer un deuxième opus mieux maitrisé. Un des ovnis de ce début d'année qui ne laissera aucun indifférent. A vous de tenter l'expérience.
| Mitch 16 Janvier 2011 - 4661 lectures |
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10 COMMENTAIRE(S)
citer | Du " Black ", sale et barré, ça me la fait bien ça !
Aargg ! |
citer | 1000 ans plus tard je les vois enfin en live et j'ai pris une claque sévère en ouverture de Mayhem.
Et ça fait franchement plaisir d'avoir eu un petit enchaînement Buried With Leeches / Volcanic Birth en live, je ne pensais pas qu'ils jouaient encore autant de titre de ce disque. Sans oublier le gros final "Lashed To a Grinder & Stoned To Death" qui fait salement plaisir. |
citer | Il piquotte sévère ce disque ! |
citer | Mitch 20/04/2012 18:16 | note: 8/10 | Tasserholf, penche toi sur Agruss (voir ma chronique), ça sort la semaine prochaine et ça devrait sûrement te plaire ! |
citer | Jolie découverte, un style encore nouveau pour moi pour qui le black /death s'était arrêté en 1999-2000.
De la violence, de la noirceur surtout, ce nihilisme qu'on ressent dans les compos, tout un plaisir.
Décidément vos chroniques me rabibochent avec le metal extrême moderne. |
citer | Les nouveaux Pugent Stench? C'est fou comme ça sonne presque comme les premiers albums du défunt groupe autrichien.
En tout cas, c'est tout bon tout ça! |
citer | Mitch 22/01/2011 12:05 | note: 8/10 | 2nd° Decapitation a écrit : Merci pour la decouverte, c'est tout bonnement excellent!
Content que ça te plaise ! |
citer | Merci pour la decouverte, c'est tout bonnement excellent! |
citer | Ikea 16/01/2011 23:39 | note: 7.5/10 | "Les Anaal Nathrakh du sludge/doom"
Comment faire bander le meuble avec quelques mots. Le morceau sur leur myspace était bien porc ébouillanté, noté ! |
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10 COMMENTAIRE(S)
11/10/2017 12:25
Aargg !
11/10/2017 11:59
Et ça fait franchement plaisir d'avoir eu un petit enchaînement Buried With Leeches / Volcanic Birth en live, je ne pensais pas qu'ils jouaient encore autant de titre de ce disque. Sans oublier le gros final "Lashed To a Grinder & Stoned To Death" qui fait salement plaisir.
27/11/2012 18:23
20/04/2012 18:16
20/04/2012 16:33
De la violence, de la noirceur surtout, ce nihilisme qu'on ressent dans les compos, tout un plaisir.
Décidément vos chroniques me rabibochent avec le metal extrême moderne.
25/02/2011 18:00
25/02/2011 17:32
En tout cas, c'est tout bon tout ça!
22/01/2011 12:05
Content que ça te plaise !
22/01/2011 10:05
16/01/2011 23:39
Comment faire bander le meuble avec quelques mots. Le morceau sur leur myspace était bien porc ébouillanté, noté !