Corsair - Corsair
Chronique
Corsair Corsair
BARONESS bon pour la mise en terre jusqu’à nouvel ordre, la tentation est grande de draguer les profondeurs de la Virginie, à la recherche de progénitures fleurant bon la crasse sludge et la décontraction stoner. La scène locale foisonnant de révélations plus ou moins justifiées (BLACK TUSK, qui peine à convaincre malgré des productions énergiques), pas besoin de chercher bien loin de nouveaux candidats à la hype heavy rock du moment : né à Charlottesville des cendres d’un coverband de BLACK SABBATH (MASS SABBATH), CORSAIR a tout du bon client pour labels en manque d’authenticité 70's.
Soyons clair, CORSAIR fraye dans les mêmes eaux que la bande à Summer Welch et John Baizley, ce premier full length sonnant souvent comme une version très light de « Red Album » (« The Desert »). A BARONESS, CORSAIR emprunte donc son goût prononcé pour les guitares jumelles (« Falconer »), ainsi qu’un feeling à l’ancienne puisant autant dans HAWKWIND et THIN LIZZY que le IRON MAIDEN des débuts (« Mach »), le son grassouillet en moins. Pour l’originalité de la traversée, prière donc d’effectuer l’aller sans retour Cuba/Miami en radeau pour plus de sensations fortes. Mais pour peu que l’on apprécie les débordements heavy à l’ancienne façon THE SWORD, « Corsair » contient son lot de mélodies enivrantes (le très plaisant opener instrumental, « Agathyrsi ») qui rappellerons de bons souvenirs à tous ceux qui s’efforcent encore de digérer l’infâme « Yellow & Green ». Car avant de remuer le sabre dans la plaie, reconnaissons que dans un registre heavy rock bien propre sur lui, les marins d’eau douce Paul Sebring et Marie Landragin – qui signe également l’artwork, plutôt réussi – s’en sortent assez bien (« Path Of The Chosen Arrow »).
Principale voie d’eau causant la perte du navire, le chant : les Américains ont beau s’y coller à trois derrière le micro, le résultat est si confondant de naïveté (la ritournelle de bonne sœur signée Marie sur « The Desert » est à se pendre avec un chapelet) que l’on ne saurait trop conseiller à CORSAIR de passer au tout instrumental. Ou alors, de durcir un tant soit peu leur son et de débaucher Chris Barnes. Car en l’état, le chant petit minet s’encanaillant guitare au bras de « Chaemera » a vraiment du mal à passer, et la frange la plus métallique des amateurs de gros son vintage risque fort de tirer à boulets rouges sur la frêle embarcation. Complet naufrage vocal donc, plus ou moins rattrapé par des velléités instrumentales palpables qui gagneraient à s’étendre sur l’ensemble de la galette. Reste à encaisser le récit sanglant des forfaits de Sir Andrew Barton (lointain cousin de Joey, pour sûr !) par un mousse de douze ans, pour qui CORSAIR reste encore le moyen le plus sûr de rallier l’île de beauté.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Sosthène
Par Sosthène
Par gulo gulo
Par Sosthène
Par gulo gulo
Par Lestat
Par Sosthène
Par Lestat
Par gulo gulo
Par Jean-Clint
Par gulo gulo
Par gulo gulo
Par Jean-Clint
Par gulo gulo
Par Ikea
Par gulo gulo
Par gulo gulo
Par gulo gulo
Par gulo gulo
Par gulo gulo