chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
181 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Visceral Evisceration - Incessant Desire For Palatable Flesh

Chronique

Visceral Evisceration Incessant Desire For Palatable Flesh
Tel un Philippe Manœuvre du metal extrême mélodique, votre serviteur en short rouge plonge une nouvelle fois au fond de son grenier pour vous retrouver quelques bonnes vieilleries oubliées. Place à l’une des plus grosses bizarreries chroniquées par mes soins (après 9 ans de loyaux services sur Thrasho). Le décor est planté. Visceral Evisceration, groupe autrichien formé en 1991, pratique un doom/death mélodique fortement imprégné par les prémices de Cemetary, Tiamat ou Amorphis. Soit. Rien de bien choquant pour l’instant. Sauf que comme son nom l’indique, la bande de Vienne use d’un univers gore bien peu subtil. Des paroles prêchant le cannibalisme et la nécrophilie sur une musique de fond sombre et mélancolique (presque « poétique »)… Un contraste malsain assez étonnant qui arrive pourtant à fonctionner. Après une démo en 1993 (Savour of the Seething Meat), Visceral Evisceration signe sur le label local Napalm Records afin de dévoiler son premier et unique album Incessant Desire for Palatable Flesh. Viandes humaines saignantes au menu.

Entrons donc dans la cuisine et le garde manger de ces Autrichiens... Un coup d’œil à l’artwork ou aux titres pour comprendre que Visceral Evisceration puise sans équivoque dans les groupes à imagerie « choc » de l’époque tels que Cannibal Corpse ou Carcass (parmi les plus connus). Impossible de ne pas esquisser un sourire face à tous ces vers prônant un régime surprotéiné : « At The Epicurean Gynaecologist » (dépeçage de mères porteuses et recette de bébés broyés au marteau), « Chewing Female Genital Parts » (parties génitales féminines garnies avec du bacon pour le dessert) ou l’improbable « Gangling Menstrual Blood-Broth For Supper » (bouillon de sang menstruel pour le dîner : « Knorr qu’est-ce que tu nous mijotes encore ? »). Le fait est que la musique proposée ne colle absolument pas à cette thématique outrancière. Outre les riffs et le chant death éraillé (typiques de la scène du début des années 90), viendra se greffer un doom aux accents gothiques dépressifs porté par les lamentations de l’hurleur et ces notes funéraires (la ténébreuse « Muse Perverse »).

Visceral Evisceration aime les femmes, dans tous les sens du terme, organe vocal compris sur le plateau. Des vocaux féminins sopranos plutôt étonnants (plus que « barrés ») iront se placer sur chaque morceau. A côté de ça un clavier kitschissisme au possible (l’introduction de « At The Epicurean Gynaecologist » à se défénestrer ou mieux encore, une musique de fond pour un sitcom AB sur « Tender Flesh... On The Bier »). Les premières écoutes seront assez horripilantes il faut avouer (un aspect « too much » parfois étouffant) mais les efforts finiront par payer et une atmosphère indescriptible commence à se créer. Le groupe ne se pose aucune limite, pondant des titres déstructurés plutôt osés (une moyenne de près de 10 minutes) et transpirant le travail de composition. Une sincérité séduisante mais démontrant la faible expérience de ces jeunes musiciens (malgré une technique avancée) de part ces transitions relativement bancales ou ces longueurs facilement amputables. Ce qui retiendra avant tout notre attention, ce sont ces mélodies simples et accrocheuses (aux accents scandinaves) à profusion (et le mot est faible). Que ce soit le final poignant de « (I Am) Enamoured Of Dead Bodies », la Katatoniesque « At The Epicurean Gynaecologist » (7:27), l’ultra catchy « Chewing Female Genital Parts » (et son intro « dansante » imparable), le leitmotiv de « Tender Flesh... On The Bier »… Difficile de résister.

Incessant Desire for Palatable Flesh ou l’album doom/death mélodique pour un boucher cannibale en dépression saisonnière. Un ovni extrême bancal certes mais audacieux et riche, qui réussira à toucher son auditoire par son ambiance plombante ainsi que ses innombrables mélodies. Les paroles du livret suffisent à elles seules l’achat de cette étrangeté. Un an après la sortie de Incessant Desire for Palatable Flesh, Visceral Evisceration quitte Napalm Records et change son nom en As I Lay Dying (aucune parenté avec le groupe metalcore californien). Après une démo prometteuse, le groupe finira par splitter quelques mois plus tard. On n’entendra plus parler de ses membres… Napalm Records remasterisera (une cure de jouvence) et ressortira l’album en 2002.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

2 COMMENTAIRE(S)

Invité citer
jol
03/02/2013 20:48
Excellent disque, complètement à part, mais le boulot de composition est époustouflant, les compos prenantes, les atmosphères uniques...

C'est du metal de très haute volée en dépit des apparences !
korbendallas citer
korbendallas
01/02/2013 19:07
Surpris lorsque j'ai eu cet album entre les mains à l'époque ... je m'attendais à une espèce de death/gring gore ... et ben non, raté ... vraiment dans l'esprit Amorphis du début 90. La surprise fut plutôt bonne !
Et c'est vrai que le visuel et les paroles ne collent vraiment pas à la musique ... mais ça serait dommage de passer à côté !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Visceral Evisceration
Doom/Death mélodique
1994 - Napalm Records
2002 - Napalm Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines : (2)  8/10

plus d'infos sur
Visceral Evisceration
Visceral Evisceration
Doom/Death mélodique - 1991 - Autriche
  

tracklist
01.   (I Am) Enamoured of Dead Bodies
02.   At the Epicurean Gynaecologist
03.   Muse Perverse
04.   Knee Deep in Blood I Wade
05.   Chewing Female Genital Parts
06.   Tender Flesh... on the Bier
07.   Gangling Menstrual Blood-Broth for Supper

Durée : 54:38

line up
Essayez aussi
Autumnal
Autumnal
The End of the Third Day

2014 - Cyclone Empire Records
  
Pale King
Pale King
Monolith Of The Malign

2017 - Soulseller Records
  
Opal Insight
Opal Insight
Heir to Anger

2022 - Indépendant / Meuse Music Records
  
Inborn Suffering
Inborn Suffering
Wordless Hope

2006 - Sound Riot Records
  
Amorphis
Amorphis
Tales From The Thousand Lakes

1994 - Relapse Records
  

Botanist
III: Doom In Bloom / Allies
Lire la chronique
Wurmian
Immemorial Shrine
Lire la chronique
Mortuaire
Monde Vide
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Acid King
Beyond Vision
Lire la chronique
Slowhole
Slowhole
Lire la chronique
Nortt
Dødssang
Lire la chronique
Dissolution Tour 2025
Lunar Tombfields + Mourning...
Lire le live report
Sidetracked
No Return
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Idiot Child
The First Breath Is the Beg...
Lire la chronique
Mantar
Post Apocalyptic Depression
Lire la chronique
Contemplation
Au bord du pr​é​cipice
Lire la chronique
Entretien avec Brokenheads
Lire le podcast
Entretien avec Repurgator
Lire le podcast
Mediated Form / Sidetracked / Idiot Child / Decorticate / Filthcrawl
Post-Traumatic Stress Dysfu...
Lire la chronique
Purification
Elphinstone
Lire la chronique
Hangman's Chair
Hope /// Dope /// Rope
Lire la chronique
Karyorrhexis
Graven Odes (Démo)
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Moloch
A Bad Place
Lire la chronique
Reekmind
Mired In The Reek Of Doom
Lire la chronique
High On Fire
Cometh the Storm
Lire la chronique
High On Fire
Death Is This Communion
Lire la chronique
La photo mystère du 2 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
16
Guides for the Misguided
Lire la chronique
High On Fire
Blessed Black Wings
Lire la chronique
Carcinoid
Encomium To Extinction (EP)
Lire la chronique
Primordial
How It Ends
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Février 2025
Jouer à la Photo mystère
Undergang
De Syv Stadier Af Ford​æ​rv...
Lire la chronique