chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
475 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Occultation - Silence in the Ancestral House

Chronique

Occultation Silence in the Ancestral House
Une belle pochette, ça peut vous faire faire n'importe quoi. Acheter un album qui, sans elle, n'aurait pas déplacé l’œil de son ennui à dépatouiller les bacs à disques ; retenter une énième fois l'écoute, des fois que ; l'analyser, en espérant entendre ce que l'on voit... Toutes ces choses que l'illustration d'Adam Burke pour Silence in the Ancestral House d'Occultation m'a poussé à commettre, en somme.

Sans elle, nul doute que je n'aurais pas autant tourné et retourné la question, celle qui s'impose à chaque fois qu'un groupe de doom mené par une femme se rencontre : Une fois enlevée la couche de clinquant apportée par les vocalises lascives, y a-t-il ce petit frisson que, après jugement, peu de formations du même genre ont réussi à apporter ? Le réponse concernant Occultation est étonnante car Silence in the Ancestral House, succédant à un Three & Seven qui n'avait qu'effleuré mes oreilles (pas assez longtemps pour en tirer quelques souvenirs), ne se rapproche en vérité en rien du « female fronted doom » copyrighté dont on a l'habitude.

En effet, sous ses apparats occultes et psychédéliques, ses leads semblant donner dans le heavy metal traînassant, la bande de New-York crée un style qui lui est propre, plus proche de The Devil's Blood et Negative Plane (dont Edward Miller fait d'ailleurs partie) que d'autres noms plus communs quand on cause œstrogènes et lenteur. La première impression peut être d'écouter une musique épique où les guitares, scintillantes, développent mélodie sur mélodie menées par une voix aérienne s'essayant à quelques refrains ici ou là (celui de « The Place Behind the Sky » étant certainement l'un des plus mémorables). En réalité, Occultation met ces quelques accroches au service d'une atmosphère macabre, mystérieuse en tous points, où les envolées constantes donnent paradoxalement la sensation de rester cloué au sol, pris dans une fumée mystique enrobant un ossuaire. Une ambiance qui évoque les films d'horreur italiens – à laquelle la réverbération outrancière des instruments n'est pas étrangère –, mais qui n'est qu'un début au voyage particulier que nous offrent les Ricains, ceux-ci usant de leurs lignes de notes graciles et capiteuses pour faire contempler un voile nocturne, où l'on se prend à rêver d'espace depuis le cimetière et idolâtrer la lune comme nouveau soleil.

Ceci mis de côté, Silence in the Ancestral House contient de nombreux titres pouvant prétendre au catchy. Sans jamais se départir de la délicatesse avec laquelle il compose ses entrelacs (on n'est pas dans le cirque de Ghost ici), le trio sait donner dans le riff assassin (les leads ravageuses de « Laughter in the Halls of Madness ») ou l'accélération galopante relançant l'intérêt au bon moment (« All Hallows Fire »). Aidée par une production atypique de Kurt Ballou, plus proche d'un disque de cold wave ou deathrock que metal, la troupe n'oublie jamais durant les deux premiers tiers de son deuxième album de sertir ses compositions de moments où la tête trouve à bouger et le corps à onduler.

Silence in the Ancestral House mérite donc bien sa magnifique pochette... à ceci près qu'à partir de « Intermission », il se fasse moins énigmatique et flamboyant. La recette dont usent ces quarante-neuf minutes stagne un peu trop pour donner à « Forever Hereafter » et le morceau-titre le vénéneux que les Ricains ont su parfaitement transmettre auparavant. Dommage, cela laissant sur le sentiment d'avoir écouté une œuvre étrange, personnelle, mais finalement un peu timide dans son alliage entre doom/rock enchanteur et exécution squelettique touchant, à sa manière, au black metal. Il n'en reste pas moins que les amateurs de doom évoquant les images surannées, au romantisme noir, du courant giallo doivent absolument écouter cet album. Ce qu'aurait pu (dû ?) donner The Wounded Kings dans sa période femen.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

4 COMMENTAIRE(S)

Keyser citer
Keyser
05/10/2014 12:10
Bonne surprise également pour moi, attiré au départ uniquement par cette magnifique pochette (et par le fait que la nana ait collaboré à l'album de Beastmilk). Pas mon style de prédilection mais je me suis retrouve vite envoûté par ces riffs hypnotiques et cette ambiance prenante.
Ikea citer
Ikea
05/10/2014 10:55
note: 7.5/10
En effet, mais étant donné la direction plus accrocheuse, mélodique, que prenait TWK sur son dernier album, je me suis dit qu'Occultation faisait tout ça de façon plus développée, moins frigide.
gulo gulo citer
gulo gulo
05/10/2014 10:51
note: 8/10
Un peu moins porté sur le Sabbath et le riff processionnaire que The Wounded Kings, cependant. Leur part doom s'abreuve au proto encore plus proto, quoi. Et au porto, aussi.
AxGxB citer
AxGxB
05/10/2014 10:43
note: 8/10
Très bonne surprise. Le chant féminin fonctionne très bien et ce qu'il y a derrière aussi. Je lui trouve un petit côté Ghost pour l'atmosphère mais sans le côté facile/pop. Bref, futur achat.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Occultation
Heavy/Doom/Black/Psychedelic Rock
2014 - Invictus Productions
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (7)  7.57/10
Webzines : (15)  7.94/10

plus d'infos sur
Occultation
Occultation
Heavy/Doom/Black/Psychedelic Rock - 2010 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Intro
02.   The First of the Last
03.   Laughter in the Halls of Madness
04.   All Hallows Fire
05.   The Place Behind the Sky
06.   The Dream Tide
07.   Intermission
08.   Forever Hereafter
09.   Silence in the Ancestral House

Durée : 49 minutes 46 secondes

line up
parution
14 Octobre 2014

Essayez aussi
The Spirit Cabinet
The Spirit Cabinet
Bloodlines

2020 - Ván Records
  

Surprise de l'année
Fer de Lance
The Hyperborean
Lire la chronique
Purification
Elphinstone
Lire la chronique
Hangman's Chair
Hope /// Dope /// Rope
Lire la chronique
Karyorrhexis
Graven Odes (Démo)
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Moloch
A Bad Place
Lire la chronique
Reekmind
Mired In The Reek Of Doom
Lire la chronique
High On Fire
Cometh the Storm
Lire la chronique
High On Fire
Death Is This Communion
Lire la chronique
La photo mystère du 2 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
16
Guides for the Misguided
Lire la chronique
High On Fire
Blessed Black Wings
Lire la chronique
Carcinoid
Encomium To Extinction (EP)
Lire la chronique
Primordial
How It Ends
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Février 2025
Jouer à la Photo mystère
Undergang
De Syv Stadier Af Ford​æ​rv...
Lire la chronique
Doom Beach
Burden
Lire la chronique
Doom Beach
Copperhead
Lire la chronique
Trollcave
Adoration Of The Abyssal Tr...
Lire la chronique
Bilan 2024
Lire le bilan
The Body / Dis Fig
Orchards of a Futile Heaven...
Lire la chronique
Entretien avec EXOCRINE
Lire le podcast
La photo mystère du 1 Février 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec CIRCLES OV HELL
Lire le podcast
Entretien avec Julien Truchan (BENIGHTED)
Lire le podcast
Brutally Deceased
Chasms
Lire la chronique
16
Into Dust
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Janvier 2025
Jouer à la Photo mystère
Morbific
Promethean Mutilation (EP)
Lire la chronique
Fange
Privation
Lire la chronique
Sheer Division
Saalammbö (EP)
Lire la chronique