chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
102 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Grief - Come To Grief

Chronique

Grief Come To Grief
Lourd, haineux, écrasant, misanthrope, pataud, nihiliste et... lourd et haineux : il n'y pas quinze mille manières de présenter ce premier album de Grief.

En effet, les amateurs de sludge auront beau chercher dans leur dictionnaire ou encore se frotter la tête dans l'espoir que des analogies ou métaphores en sortent, Come to Grief est essentiellement « lourd et haineux », reprenant la radicalité des œuvres précédentes des Ricains (cf. la compilation Dismal) au format longue-durée. Cinquante-cinq minutes qui pèsent des tonnes et semblent durer des plombes, dans un extrémisme qui, encore aujourd'hui alors que de nombreuses formations ont repris à leur compte l'objectif affiché ici, fait serrer les dents et se préparer mentalement avant d'appuyer sur le bouton « lecture ».

C'est que, dans cette façon de s'appesantir, de n'offrir que des riffs terrassants et obsédants dans leur descente perpétuelle, on a rarement fait mieux que Come to Grief. À la fois sorte de cahier des charges et d'aboutissement de ce sludge « sick » [sic], il abandonne tout ce que le style peut avoir de « groove » pour faire ressortir cette détresse particulière, sale, surpuissante dans son écroulement, où l'on veut faire mal aux autres car on a mal soi-même. Certes, Grief n'a jamais été un groupe joyeux. Mais il est ici à son plus triste et implacable.

...Je l'ai déjà dit ailleurs mais cela est encore plus vrai ici : le sludge, cette musique qui fait sienne la misère, la drogue, la crasse, se doit, pour être pleinement convaincant, de ne jamais oublier qu'il est de la musique. Un peu comme pour ces films de genre qui souhaitent mettre un coup de pied dans le cinéma dit traditionnel, ses œuvres marquantes se reconnaissent à ce qu'elles arrivent à transmettre au-delà d'une marginalité revendiquée. Et Come to Grief, derrière son apparente envie d'être le disque le plus linéaire et idiot du sludge, possède ce petit supplément d'âme qu'il ne doit qu'à lui, cet espèce de romantisme qu'il y a à « aller au fond des choses », décelable jusque dans son titre. « To come to grief », traduction anglaise d'« échouer » aussi bien que d'« avoir de graves ennuis » : il n'en faut pas plus pour montrer où emmènent ces riffs semblant tourner à vide, les quelques rares incartades au tempo d'escargot donnant l'impression d'être des tentatives d'accélération rapidement vouées à l'échec.

Soyez prêt à entendre le même morceau pendant une heure avant de vous enquiller Come to Grief. Sans doute les quatre notes utilisées à sa réalisation changent d'un titre à l'autre : elles donnent pourtant le sentiment d'être continuellement les mêmes. Par chance, ce morceau est assez bon pour qu'on écoute cet album jusqu'au bout à chaque fois, à genoux devant tant de maîtrise développée à rendre réel un certain fantasme de sludge, celui « heavy as fuck », hostile, malade, où placer ses connaissances en MST et hallucinations vécues lors de bad trips.

« Objectivement » la plus affreuse création de cette bande d'affreux, Come to Grief n'est cependant pas celle qui me plaît le plus quand je pense à la discographie des Ricains. Le meilleur est encore à venir, là où Grief mettra en surface un peu d'eau dans son vin, pour devenir en réalité encore plus possédé. Indiscutablement extrême, marquant à plus d'un titre, son jusqu’au-boutisme n'est que le premier pas vers un ailleurs qui fera de cette formation encore injustement méconnue cette entité si délicieuse et hors-normes, loin des cadres habituels du sludge. En 1994, Grief montrait déjà qu'il n'était pas un groupe comme les autres. Il ne lui restait plus qu'à montrer qu'il n'y aura jamais d'autres groupes comme lui.

Note : L'album a été réédité en 2010 par Willowtip Records avec un titre-bonus, « Bury the Dead », enregistré pour un film d'horreur jamais sorti (I Am Vengeance). Un morceau clairement destiné aux insatiables, aimant qu'on leur dise « Il en reste un peu, je vous le mets quand même ? » l'estomac déjà plein, mais que j'avoue souvent passer.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

2 COMMENTAIRE(S)

Ikea citer
Ikea
28/09/2017 06:29
note: 8.5/10
AxGxB a écrit : Parfaite bande-son à ma (re)lecture de La Nuit de Druillet. "Mourir, Crâne, Shitte, Crève, Au Sang, Baisée, Ende !"

Ah, moi c'est Horrorhammer de Abscess que j'aime m'enfiler avec La Nuit ! Headbang
AxGxB citer
AxGxB
27/09/2017 23:17
note: 8.5/10
Parfaite bande-son à ma (re)lecture de La Nuit de Druillet. "Mourir, Crâne, Shitte, Crève, Au Sang, Baisée, Ende !"

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Grief
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (4)  8.5/10
Webzines : (5)  7.66/10

plus d'infos sur
Grief
Grief
Sludge - 1991 † 2009 - Etats-Unis
  

formats
  • CD / 1994 - Century Media Records
  • CD / 2010 - Willowtip Records

tracklist
01.   Earthworm  (09:50)
02.   Hate Grows Stronger  (08:23)
03.   World Of Hurt  (05:03)
04.   I Hate You  (06:10)
05.   Ruined  (04:26)
06.   Fed Up  (06:29)
07.   Stricken  (06:00)
08.   Come To Grief  (08:11)

Durée : 54:32

line up
parution
6 Août 1994

voir aussi
Grief
Grief
Dismal (Compil.)

1993 - Common Cause
  
Grief
Grief
Torso

1998 - Pessimiser Records
  
Grief
Grief
Miserably Ever After

1996 - Pessimiser Records / Theologian Records
  
Grief
Grief
...And Man Will Become The Hunted

2000 - Pessimiser Records
  

Essayez aussi
Facedowninshit
Facedowninshit
NPON
(Nothing Positive, Only Negative)

2006 - Relapse Records
  
Radien
Radien
Maa (EP)

2016 - Indépendant
  
Crowbar
Crowbar
Odd Fellows Rest

1998 - Spitfire Records / Mayhem Records
  
Grime
Grime
Deteriorate

2013 - Forcefield Records / Mordgrimm Records
  
Seven Sisters of Sleep
Seven Sisters of Sleep
Seven Sisters of Sleep (EP)

2012 - A389 Records
  

Black Sabbath
Vol 4
Lire la chronique
Wurmian
Immemorial Shrine
Lire la chronique
Mortuaire
Monde Vide
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Acid King
Beyond Vision
Lire la chronique
Slowhole
Slowhole
Lire la chronique
Nortt
Dødssang
Lire la chronique
Dissolution Tour 2025
Lunar Tombfields + Mourning...
Lire le live report
Sidetracked
No Return
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Idiot Child
The First Breath Is the Beg...
Lire la chronique
Mantar
Post Apocalyptic Depression
Lire la chronique
Contemplation
Au bord du pr​é​cipice
Lire la chronique
Entretien avec Brokenheads
Lire le podcast
Entretien avec Repurgator
Lire le podcast
Mediated Form / Sidetracked / Idiot Child / Decorticate / Filthcrawl
Post-Traumatic Stress Dysfu...
Lire la chronique
Purification
Elphinstone
Lire la chronique
Hangman's Chair
Hope /// Dope /// Rope
Lire la chronique
Karyorrhexis
Graven Odes (Démo)
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Moloch
A Bad Place
Lire la chronique
Reekmind
Mired In The Reek Of Doom
Lire la chronique
High On Fire
Cometh the Storm
Lire la chronique
High On Fire
Death Is This Communion
Lire la chronique
La photo mystère du 2 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
16
Guides for the Misguided
Lire la chronique
High On Fire
Blessed Black Wings
Lire la chronique
Carcinoid
Encomium To Extinction (EP)
Lire la chronique
Primordial
How It Ends
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Février 2025
Jouer à la Photo mystère
Undergang
De Syv Stadier Af Ford​æ​rv...
Lire la chronique