Hooded Priest - The Hour Be None
Chronique
Hooded Priest The Hour Be None
On le sait le Doom est une musique très lente qui aime prendre son temps pour se développer, il était donc normal pour le quartet des Pays-Bas d’en faire autant avec son second album qui aura mis sept ans à voir le jour, et voit l’arrivée de deux nouveaux membres. Pendant cette période il ne s’est pas passé grand-chose pour lui, hormis un EP l’an dernier qui a servi de rampe de lancement à ce « The Hour Be None » qui ne comporte que cinq titres (plus une intro) mais dont le total dépasse en cumulé les trois-quarts d’heure. Autant dire qu’avec une durée moyenne de 9 minutes chacun d’entre eux va s’apprécier doucement, tranquillement et sans forcer, mais plus ou moins selon les goûts.
Car avec sa production très brute et live qui sonne très 70’s le combo a visiblement bouffé du BLACK SABBATH a très haute dose, cela se sent d’ailleurs dès les premières notes de « Call For The Hearse » vu qu’on retrouve ces notes minimalistes et très lentes qui ne sont pas sans rappeler celles du morceau éponyme du groupe à Ozzy Osbourne. Sauf que contrairement aux britanniques ici ça a du mal à démarrer, la faute à une répétition de l’ensemble et à une voix qui (d)étonne au départ (mais dont on va finir par s’habituer au fur et à mesure) mais qui donne l’impression d’être un peu hésitante, voir à certains endroits un peu à côté de plaque. Heureusement quand les néerlandais décident de varier un peu leur musique cela devient tout de suite plus agréable, ce qui est le cas avec la seconde moitié de ce morceau où la guitare se fait d’abord plus éthérée avant de s’alourdir puis d’élever légèrement le tempo, où l’on s’aperçoit que ce passage est plus intéressant que celui proposé au départ. Du coup on obtient un résultat sympathique même si ça traîne un peu en longueur, au contraire de « These Skies Must Break » qui ne connaît aucun passage à vide, et même si son introduction reprend les mêmes codes et idées que sur la compo précédente, la suite se fait plus Heavy, épique et remuante où l’on retrouve même quelques idées tirées ici et là des grands noms du Hard-Rock de la même décennie. Avec en prime quelques notes d’orgue et des cloches qui sonnent le glas en arrière-plan, ainsi que des moments plus énervés, on se retrouve du coup en présence du meilleur morceau de cet opus, qui a tout pour être redoutable sur scène. Si « Herod Again » reprend ce qui a été déjà entendu la magie ici opère moins, et malgré une indéniable envie de bien faire de la part des mecs le tempo comme l’accroche ne décollent pas, et finissent même par faire tomber doucement l’intérêt à la fin. Si « Locust Reaper » souffre lui aussi du syndrome de la répétition et de la durée excessive, il confirme en revanche que quand la bande se décide à alourdir sa musique et noircir son ambiance cela rend tout de suite mieux, que ce soit par le chant dont on finit par s’habituer à la longue, tout comme le jeu très simple des autres membres qui font dans le basique, sans chercher à aller plus loin.
Cependant si techniquement c’est efficace et sans fioritures on aurait aimé par contre que le son soit un peu plus puissant, ce qui aurait permis aux morceaux de gagner en force et en accroche, vu qu’à certains endroits c’est très léger, notamment la batterie qui rend certes bien (très stylée années 60 et 70) mais qui ne peut pas renforcer la lourdeur voulue par ses créateurs. Malgré cela ça n’est pas rédhibitoire comme en témoigne « Mother Of Plagues » qui clôt les débats en créant plusieurs parties distinctes, celles-ci débutent tout d’abord par un sentiment de froid et glace via une guitare légère et cassante, avant de s’alourdir tout en gardant un tempo bridé, ce dernier va cependant monter un peu en régime par la suite et se faire entraînant et remuant, afin de terminer le disque par une bonne note réussie et agréable, même si ça se finit de manière un peu abrupte et inattendue.
Même s’il comporte des défauts, des erreurs et une certaine inégalité et redondance tout au long de l’écoute, on est en présence d’un bon petit disque sympathique et agréable qui passe assez vite, malgré un étirement en longueur inutile et évitable. Cependant on a la sensation que les mecs ont un peu le cul entre deux chaises entre le Doom pur et dur et le Hard à l’ancienne, et quand on entend la différence de qualité et de plaisir entre chacun d’entre eux on se dit qu’il serait peut-être judicieux pour eux de privilégier le second au premier. Reste néanmoins de ce « The Hour Be None » un moment relativement agréable, qui ne restera pas dans la mémoire collective, mais qui aura au moins eu le mérite de faire parler de ces créateurs de manière assez positive, même si ça manque d’arguments pour en faire des noms reconnus et incontournables.
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