chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
220 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Bathsheba - Servus

Chronique

Bathsheba Servus
La patate chaude de 2017 ? Ce n'est pas l'envie qui manquait au sein de l'équipe de parler de cet album de Bathsheba et pourtant, étrangement, chacun traînait des pieds. Il faut dire que dans le genre « inattendu », Servus se pose là : pris par surprise par cet album que personne n'espérait – en tout cas pas moi, les autres projets de ses créateurs (Serpentcult ; Death Penalty) n'ayant qu’entraîné un ennui poli dans mes oreilles – au sein d'une année riche pour ce style qu'est le doom féminin, où Monarch!, Sabbath Assembly et King Woman forment un parfait trio, le désir de remettre en question son petit palmarès personnel avec l'album des Belges était souvent gêné de questionnements, doutes, quand l'intention d'en parler se faisait forte.

Car comment évoquer avec justesse ce tour de magie qu'effectue ici Bathsheba ? Avec son allure de groupe moderne jouant un doom on-ne-peut-plus commun, capitalisant sur les ambiances bien cornues de tous et toutes, occultisme, sexe, pouvoir et autres versions sataniques de ces dames arborant colliers ethniques et vêtements Desigual, le voyage en Enfer supplantant celui en Inde ou au Tibet, il semble impossible de présenter ce que réalise là la bande menée par Michelle Nocon sans tomber dans un déballage de clichés ne faisant pas honneur à ces quarante-cinq minutes. Oui, Servus est marqué par le doom, raconte des histoires de sacrifice sanglant, de soufre, stupre, luxure et cependant semble le faire comme aucun autre.

En effet, difficile de trouver des comparaisons à ce que l'on entend ici et ce, en grande partie en raison de ces grands écarts qu'aime pratiquer la formation. Inutile de rappeler qu'il y a ici un saxophone, d'appuyer les tournures foncièrement black metal que prennent certains passages, vous l'avez soit expérimenté vous-même, soit déjà lu maintes fois dans les pixels émerveillés qu'a fait couler ce disque : ils sont aussi audacieux que bien amenés, des évidences que Bathsheba semble avoir trouvées d'elle-même – désolé pour les académiciens, mais ici, le féminin l'emporte à chaque instant. Au-delà de l'étonnement qu'ils procurent, c'est cette justesse qui finit par éteindre ce sourire méprisant que l'on peut avoir à l'idée d'écouter encore un album de doom metal encore avec chanteuse encore satanique, mettant cette œuvre dans un coin privilégié de son étagère au lieu de la brouette où croupissent les Dead Witches et consorts.

Au fur et à mesure, Servus assujettit bien par sa finesse, où les gros sabots d'une production puissante habillent des compositions avançant à pas de chat, caresses et griffures dansant de concert avec un naturel confondant. Michelle Nocon et sa voix tantôt charmeuse, une grimace au coin des lèvres, tantôt déclamatrice, l'hystérie diabolique sous le drap de la beauté, n'est que la face directement visible de cet état de fait : l'ensemble des instruments donne l'impression de brûler en commun d'un même feu magnanime, doué d'un esprit malin où les soubresauts, crépitements, flammes tranquilles et enivrantes, lèchent de façon aussi méthodique que licencieuse, l'austérité du style cachant une liberté de ton telle que je n'en avais pas entendu depuis un certain The Wounded Kings.

Voilà bien la seule référence que je trouve à placer ici, tant Servus me fait imaginer un mariage d'aristocrates entre ces Belges et les regrettés Anglais. Certes, on pourra dire que cela est un peu présomptueux de mettre déjà Bathsheba au même rang qu'une formation aussi marquante, mais peu importe : ce premier essai n'a rien d'un début, son équilibre, sa maîtrise dans l'expression d'une certaine pureté dans laquelle se mirent des détours aventureux et trajets arpentés comme une reine parcourt son domaine, méritent bien que l'on s'emporte ! Quelques moments moins étincelants, où le classicisme se présente avec moins de classe, mis à part, Servus est effectivement un des grands albums de doom metal de 2017 comme pléthores vous l'ont présenté. Et honnêtement, malgré toutes les lignes que je viens d'écrire, je me sens encore incapable de vous dire pourquoi.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

4 COMMENTAIRE(S)

Kedran citer
Kedran
28/12/2017 22:41
Qu'est ce que c'est bien ça aussi ! Quelle année !
AxGxB citer
AxGxB
27/12/2017 13:38
note: 8.5/10
"liberté de ton", c'est effectivement là l'essentiel. Un disque surprenant même s'il se joue de codes connus de tous. Très belle surprise.
gulo gulo citer
gulo gulo
27/12/2017 12:46
note: 9/10
(Ben... Parce que c'est du très grand vin rouge, pardi !)
gulo gulo citer
gulo gulo
27/12/2017 12:43
note: 9/10
Pas trop tôt! Mort de Rire

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Bathsheba
Doom Metal
2017 - Svart Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (5)  8.8/10
Webzines : (13)  7.84/10

plus d'infos sur
Bathsheba
Bathsheba
Doom Metal - 2013 † 2018 - Belgique
  

tracklist
01.   Conjuration of Fire
02.   Ain Soph
03.   Manifest
04.   Demon 13
05.   The Sleepless Gods
06.   I at the End of Everything

Durée : 45 minutes 16 secondes

line up
parution
24 Février 2017

Essayez aussi
WarHorse
WarHorse
As Heaven Turns to Ash....

2001 - Southern Lord Recordings
  
Tar Pond
Tar Pond
Petrol

2023 - Prophecy Productions
  
Solemn Lament
Solemn Lament
Solemn Lament (EP)

2022 - Svart Records / Indépendant
  
Opium Warlords
Opium Warlords
Taste My Sword Of Understanding

2014 - Svart Records
  
Cosmic Serpent
Cosmic Serpent
Astral Premonitions (EP)

2023 - Indépendant
  

Album de l'année
Darkspace
Dark Space -II
Lire la chronique
Big Business
Battlefields Forever
Lire la chronique
Wurmian
Immemorial Shrine
Lire la chronique
Mortuaire
Monde Vide
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Acid King
Beyond Vision
Lire la chronique
Slowhole
Slowhole
Lire la chronique
Nortt
Dødssang
Lire la chronique
Dissolution Tour 2025
Lunar Tombfields + Mourning...
Lire le live report
Sidetracked
No Return
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Idiot Child
The First Breath Is the Beg...
Lire la chronique
Mantar
Post Apocalyptic Depression
Lire la chronique
Contemplation
Au bord du pr​é​cipice
Lire la chronique
Entretien avec Brokenheads
Lire le podcast
Entretien avec Repurgator
Lire le podcast
Mediated Form / Sidetracked / Idiot Child / Decorticate / Filthcrawl
Post-Traumatic Stress Dysfu...
Lire la chronique
Purification
Elphinstone
Lire la chronique
Hangman's Chair
Hope /// Dope /// Rope
Lire la chronique
Karyorrhexis
Graven Odes (Démo)
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Moloch
A Bad Place
Lire la chronique
Reekmind
Mired In The Reek Of Doom
Lire la chronique
High On Fire
Cometh the Storm
Lire la chronique
High On Fire
Death Is This Communion
Lire la chronique
La photo mystère du 2 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
16
Guides for the Misguided
Lire la chronique
High On Fire
Blessed Black Wings
Lire la chronique
Carcinoid
Encomium To Extinction (EP)
Lire la chronique
Primordial
How It Ends
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Février 2025
Jouer à la Photo mystère