Caustic Vomit - Festering Odes to Deformity
Chronique
Caustic Vomit Festering Odes to Deformity (Démo)
Je m’aperçois que plus le temps passe – et j’avance cette idée depuis au moins 10 ans… - plus je m’oriente, comme d’autres camarades, vers les très bas-fonds pour trouver des sons de qualité, moins formatés, moins photocopiés que l’immense flot de groupes reproduisant telle ou telle star de la scène. L’assertion est valable aussi bien dans le black que dans le death, un peu moins dans le doom.
C’est par ce cheminement que je suis parvenu à Caustic Vomit et à sa première demo, Festering Odes to Deformity qui, de mon humble point de vue, avait bien des choses pour écraser pas mal de groupes nettement plus cotés en doom/death... mais ne l’a pas fait ! Trois titres, trente minutes, dans un joli parallélisme des formes. Mais beaucoup de ratés.
Le groupe russe a, dans son bagage, de quoi ravir l’amateur de death gras et lourd. Ce son écrasant, caverneux, mais suffisamment clair pour qu’il soit donné à entendre tous les instruments. Ce son qui pouvait porter le groupe si ce n’est que le mastering comme le mix sentent bon le DIY et que, de fait, tantôt les grattes sont très mises en avant, tantôt c’est la batterie et presque toujours… la voix d’ours broie tout le reste ! C’est patent sur l’enchaînement intro / premier morceau (Immured in Devouring Rot), où son intervention vient littéralement écraser toute la structure, en noyant le reste de l’instrumentation. Sous certains aspects, ce chant se rapproche de certains régurgitements propres au grind, qui colle parfois mal avec la structure.
L’autre difficulté tient dans la cohérence de la demo. Sur Immured in Devouring Rot, le pont central est découpé par un solo qui tombe comme un cheveu sur la soupe et une accélération dingue qui brise la dynamique, mais sans apporter de relief ou d’intérêt spécifique pour le titre. Il en va de même dans le second morceau, pour les mêmes conséquences. Par ailleurs, c’est au sein même de la demo elle-même que l’incohérence prend corps puisque l’enchaînement entre les titres jure. Ainsi, le second titre, Churning Bowel Tunnels tranche par ses atours beaucoup plus festifs ! Alors que le premier titre te happe dans les profondeurs, le second convoque davantage l’esprit de la fête. Son départ est étrange, presque thrash déconne, limite sautillant, alors que la suite s’engage de nouveau dans les profondeurs. L’auditeur a du mal à suivre, c’est le moins que l’on puisse dire, d’autant que la voix reste uniformément caverneuse, y compris sur les passages les plus aérés.
Once Coffined Malformities ferme la demo sur une note un peu entre les deux, soit un doom assez lourd mais non exempt là encore de passages plus aérés où la voix, de nouveau, écrase tout sur son passage.
Caustic Vomit a des ingrédients qui doivent lui permettre de mieux faire à la condition de corriger un certain nombre de défauts encombrants. La voix est ce qu’elle est ; pour ma part, elle peut s’avérer pertinente mais à la condition d’opter plus radicalement pour une musique encore plus… radicale. Si l’on souhaite s’inscrire dans les traces des Thergothon et autres Winter, il faut en assumer toute l’ambition stylistique. De même, l’existence de ponts perclus de solis n’est pas, dans ce style, une bonne idée. Là encore, il me semble que le groupe gagnerait à radicaliser sa démarche et à purger sa musique de tout élément… agréable !
| Raziel 14 Décembre 2019 - 538 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
1 COMMENTAIRE(S)
citer | Sim 15/12/2019 01:00 | note: 3.5/5 | C'est sympa mais sans plus pour l'instant. Il y a Gosudar en Russie également. C'est plus classique et moins doomy donc ça peut te plaire ! |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
1 COMMENTAIRE(S)
15/12/2019 01:00